Le goût de me déposer

Le goût de me déposer

mar, 19/03/2024 - 09:18
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En 1976, j'ai acheté cette maison pour le montant de 11000 $ en plein cœur de la ville, près du métro Beaudry.

De retour à la rue de l'Épée, j'ai appris que le triplex que j'habitais avait été vendu à trois couples. Ils occupaient déjà le rez-de-chaussée. L'année suivante, le deuxième couple allait prendre le deuxième étage et enfin le mien. Il me restait une année pour me trouver un nouveau logis. Ayant beaucoup déménagé durant mes études à Québec, tout comme à Montréal, les 8 ans au 671 rue de l'Épée m'ont donné le goût de me déposer. Avoir vu la pauvreté de près dans mon voyage, m'incita peut-être à devenir propriétaire.

À l'exemple de mon amie Yvonne, scripte assistante, qui s'établit près de son travail, je décidai de chercher près de Radio-Canada. Je vis près de chez elle une suite de maison en rangé de trois étages en brique, sur la rue Sainte-Rose, voisine du Centre et de l'église Saint-Pierre apôtre, à un jet de pierre de Radio-Canada.

Le quartier Centre-sud était nommé dans ce secteur « la cité des ondes » car Télé-Métropole (TVA) était et est encore situé rue Alexandre-de-Sève, et Télé-Québec sur Sainte-Catherine Est. L'arrivé récente de Radio-Canada au 1400 Dorchester Est, complétait le quartier en concentrant les producteurs et diffuseurs télévisuels. Le boulevard Dorchester est devenu boulevard Renée-Lévesque Est.

J'optai pour la maison en vente sur la rue Sainte-Rose au numéro 1307-09 de trois étages; un appartement de huit pièces sur deux étages et un rez-de-chaussée de quatre et demi où je m'établit. En 1976, j'ai acheté cette maison pour le montant de 11000 $ en plein cœur de la ville, près du métro Beaudry. Évidemment, le travail m'attendait afin d'améliorer cette maison d'ouvrier. Au rez-de-chaussée, j'avais le plaisir de me trouver au jardin dans la cour arrière ou j'ai planté un cerisier Montmorency. Entre la cuisine du voisin et la mienne qui était une rallonge d'un étage vers le jardin, j'ai ajouté un mur composé d'une porte et d'une fenêtre, et le toit fait à partir d'un puits de lumière trouvé dans une cour de recyclage en construction. J'en ai fait une serre-salle à dîner. Aidé d'un ami rencontré aux Beaux-Arts de Québec et qui travaillait aussi aux décors à Radio-Canada, Luc Blouin et moi avons creusé et fait les formes pour la fondation du mur et coulé le ciment. Nous avons lors d'une corvée d'amis levé et raccordé au sommet de la rallonge le fameux puits de lumière.

Deux ans plus tard, la maison voisine du 1311-13 fût achetée par M. Tremblay pour non-paiement de taxes. Il était connu pour effectuer des travaux et revendre ses maisons ensuite. Je l'ai rencontré et lui ai proposé de terminer le haut de sa maison mais de laisser le rez-de-chaussée tel-quel. Quel prix il me ferait alors pour sa maison après ces rénovations? Je ne voulais pas d'une deuxième salle de bain ni d'une autre cuisine sur mon étage, car je voulais ouvrir le mur mitoyen pour doubler la surface de mon logis. Il m'est revenu avec un prix que je ne pouvais pas refuser: 29000$. Je lui ai donné un acompte conditionnel au financement de la Caisse populaire de la CSN.

Croyez-moi, en sortant de cette transaction du bureau du notaire, il me restait 17000$ en poche car ma première maison du 1307-09 avait été aussi évaluée au même montant de 29000$. J'ai pu donner un acompte sur la maison du 109 et 109B rue Principale à Palmarolle, ce sans agent d'immeuble.

Dans ce nid agrandi par le 1313 rue Sainte-Rose rénové, j’ai changé les fenêtres, celles de la compagnie Meubles du Québec, inspiration X1Xème, compagnie prisé par les architectes dévoué au monument historique. J'ai augmenté le volume en agrandissant par le sous-sol qui était un vide sanitaire pour avoir 13 pieds de hauteur pour les murs et le plafond. Mon logis comptait désormais 1800 pieds carrés.

De l'autre côté de la rue, il y avait le Centre Saint-Pierre. Un beau matin, j'aperçois des ouvriers qui rabattaient les lucarnes du centre et qui se préparaient à y changer toutes les fenêtres. SCANDALE! J'en parle à mon ami et voisin de bureau Roger Paré et nous convenons d'alerter Mme Phillis Lambert de Sauvons Montréal. À peine quelques jours plus tard, les travaux cessaient et les lucarnes furent ensuite restaurées.

C'est à ce moment que j'ai commencé à m'intéresser au chantier de rénovation ou de démolition. Lors du changement des fenêtres sur le Centre Saint-Pierre, des volets avec gonds en fonte avec des mécanismes espagnolettes étaient chargées dans un camion. J’ai demandé au conducteur : qu'allez-vous en faire? Au ordures qu’il répondit. Je lui ai demandé un délai pour louer une place afin d'acheter les fenêtres et pour quel prix: 2$ la fenêtre. J'ai appelé Yvonne qui possédait un garage sur la ruelle. C’était loué, une heure plus tard et les 60 fenêtres furent sauvées. Je les ai proposé à des amis: certain en ont fait des paravents avec 3 ou 4 volets penturés, d'autre des miroirs ou des cloisons vitrées. Après les avoir décapées, certaines viendrons jusqu'à Palmarolle. J'ai vécu 27 ans au 1313 Sainte-Rose à Montréal.

Suite la prochaine fois: l'aventure de la discothèque Isaza bar-latin