Le temps qui passe, le temps qui reste…

Le temps qui passe, le temps qui reste…

mer, 04/05/2022 - 06:56
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Je ne sais pas pour vous, mais quant à moi, mes premiers trente ans m’ont paru une éternité.

Ce qu’on appelait dans les années ‘70 l’Âge d’Or (nouvelle appellation pour ne pas dire vieux) me semblait non seulement inaccessible mais autant illusoire. Je n’imaginais même pas que je mourrais un jour. La vie était là, devant moi, sans fin…

Cependant, voilà que rendu dans la cinquantaine, quand ton fils ou ta fille entre dans la vingtaine et que les petits-enfants se pointent, alors là tu te rends compte que tu commences à vieillir. Jusqu’à quarante ans, je bouffais la vie à grande gueulées. Or, arrivé à soixante-quinze ans, j’ai parfois l’impression que c’est la vie qui me bouffe. Et le temps, cette longue rivière aux eaux paresseuses et tranquilles au début de notre passage sur terre, comme la Dagenais au printemps se met soudain à couler de plus en plus rapidement.

Ces réflexions me sont venues à l’esprit dernièrement quand j’eus atteint ces trois quarts de siècle. Pourquoi, à l’inverse des premiers quarante ans, moins il reste de temps, plus on a l’impression qu’il s’écoule rapidement ? Rendu à 75 ans et que tu entrevois ces quelques dix années (c’est la moyenne) qui reste devant toi, ça impose une introspection.

À la retraite, dix années ça peut être court et gratifiant comme ça peut être long et « plate ». C’est selon… Cependant il est convenu qu’une journée bien remplie apporte beaucoup de satisfaction. Dès lors, le lendemain devrait être à l’avenant et le temps s’étirerait d’autant. Il demeure toutefois une chose qui est inéluctable : chaque jour qui passe nous rapproche du dernier…

Un jour à la fois, disait la chanson. Plutôt que de focusser sur le dernier, à l’autre bout, avec appréhension, mieux vaut dévorer le présent à pleine gueulées. Voilà selon moi le meilleure façon d’apprécier chaque journée, une à une, et de la vivre à plein.