Wô les poules!

Wô les poules!

ven, 04/05/2018 - 10:24
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À la séance du Conseil municipal du 3 avril dernier, on a parlé de poules. Mais non, on n’a pas caqueté ni jacassé ni gloussé, mais on a discuté de la pertinence de changer un règlement interdisant « l’aviculture » dans les limites du village. En mots plus sérieux, cela se traduirait par une remise en question de l’interdiction de posséder des poules dans cet espace urbain. Citons avant de poursuivre le règlement dont il est question : selon l’article 18A du Règlement sur les nuisances de la Municipalité de Palmarolle, il est prohibé d’avoir en sa possession des animaux, à l’exception des chiens, chats, serins, perruches et autres animaux domestiques de ce genre, et les animaux servant à l’exploitation d’une ferme sont permis sur les fermes en exploitation seulement.

Arrêtons-nous sur l’expression animaux de ce genre. Une poule, est-ce du même genre qu’un serin, qu’une perruche? Pourtant, les trois sont des oiseaux, des ovipares, couverts de plumes, munis d’un bec carné… Oh! nous sommes devant un grand problème; pardon, d’une problématique comme disent maintenant les gens qui « parlent bien ».

Heureusement, notre Conseil municipal a adopté unanimement une proposition du conseiller Marc Tanguay : « que le conseil municipal ne se prononcera pas avant d’avoir plus d’informations sur le sujet », à savoir ce qui se fait dans les autres municipalités. On doit en vérifier la faisabilité avant de modifier le règlement municipal. Quelle décision sage de la part de nos élus. Moi, le vieux grincheux, j’ai eu peur de perdre le privilège de garder mes trois si charmantes poules : Paulette, Georgette et Coquette. Elles sont présentement placées en famille d’accueil, en campagne, et si ce maudit hiver peut finir, elles seront de retour dans leur mini-poulailler, bien entouré d’une clôture de cèdre ajourée, pour m’assurer qu’elles n’aillent pas picorer dans la cour des voisins. Vous savez une poule, ça cacasse, ça jacasse, c’est bavard une poule. Elle pourrait aller chez les voisins, entendre des propos, des choses malveillantes, courir dans tout le village et répéter ce qu’elle aurait entendu, répandre des ragots, des secrets et même des calomnies… Je me ferai donc un devoir de bien les « encadrer » et je crois que dans son prochain règlement, mon Conseil municipal posera cela comme condition aux éleveurs de poules urbaines. Il sera aussi ben d’adon qu’on en limite le nombre, sans doute, bien en deçà de la limite imposée par la loi de l’offre, telle que définie par l’UPA. Et, sans vouloir être sexiste, il faudrait peut-être interdire les coqs. À quatre heures le matin, il est possible que certains citadins ne soient pas très heureux de se faire réveiller par le cocorico de monsieur Chanteclerc… Mais attention, peut-être que les poules n’accepteront pas une telle restriction; verra-t-on alors des poules parader dans les rues de Palmarolle portant des pancartes sur lesquelles on pourra lire : « So – so – so... solidarité, on veut un coq! »

Le vieux grincheux souhaite bonne chance aux conseillers qui devront rédiger un nouveau règlement. Il sait cependant qu’ils auront le courage de le faire, car ils ne sont pas des « poules mouillées ».