LUCETTE

LUCETTE

dim, 27/11/2022 - 09:35
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Je vous ai déjà parlé des voisins immédiats lorsque j’étais petite : tante Flora, monsieur Rosario ainsi que Gilberte qui craignait les éclairs. 

Le 30 septembre dernier, la première Journée de la Culture m’a donné l’occasion de me souvenir de Juliette Marchildon et de son époux François Fortier. Leur ferme était située à l’est de la nôtre, dans le tournant de la rivière, là où j’ai pêché mon crapet-soleil. 

Monsieur Fortier était le laitier du village livrant des pintes de lait et des chopines de crème de porte en porte. Il était le seul à avoir ce permis car les autres producteurs de lait faisaient affaire avec la Beurrerie Coopérative ou la Laiterie Dallaire. 

Vous connaissez mon amour des chevaux! Monsieur Fortier avait une jument qui tirait le traineau de livraison en hiver car les chemins n’étaient pas encore déneigés. À l’été, la jument était au pâturage, d’où elle sautait souvent la clôture. Mon père disait à ma mère : « La jument à François est en chaleur ».  

La journée du 30 septembre dernier, nous sommes dix artistes en exposition. Ma voisine Johanne Perreault reçoit la visite d’une nouvelle connaissance venue de Joliette et qui est née à Palmarolle. Arrivée à ma table, elle me parle de Monsieur Fortier, son père.

Je lui demande : « Est-ce bien monsieur Fortier, le laitier? ».

« Eh oui, c’est mon père », me répond-elle. Je lui parle alors du bébé qu’a eu madame Juliette, sa mère, et qui m’a inspirée le nom que j’ai donnée à ma poupée :  Lucette. 

« Mais, c’est moi Lucette! », qu'elle me répond. Quelle belle surprise! 

Je lui raconte qu’à Noël de cette année-là, mes parents avaient caché nos cadeaux partout dans la maison, dans des endroits invraisemblables. Le jour venu, après la messe de minuit, au retour nous sommes arrêtés prendre un cornet de crème glacée car le temps était exceptionnellement doux pour cette période de l’année. À l’arrivée à la maison, l’excitation de trouver les cadeaux était là. Je ne me rappelle pas les cadeaux que les autres ont reçus, mais je me souviens de la poupée aussi grande que moi que j’avais eue. 

Quand ma mère m’a dit que madame Fortier allait appeler son bébé Lucette, j’avais trouvé le nom de ma poupée… 

Lucette me raconte qu’elle est partie de Palmarolle à 7 ans. Ses parents ont déménagé avec leur maison à La Sarre. Lucette revient souvent de Joliette pour visiter sa mère de 94 ans. 

Quel bonheur de revoir Lucette !