Les premiers commerces à Palmarolle

Les premiers commerces à Palmarolle

mar, 26/04/2022 - 14:27
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La vie s’écoule normale, pourtant assez rude, dans la colonie de Palmarolle. Les pionniers triment dur sans regarder à leurs peines. Il n’est pas question pour eux de la journée de huit heures non plus que de la semaine de quarante heures.

Chacun s’arrache comme il peut. Nulle part ne saurait s’appliquer avec plus de justesse le précepte évangélique: « Aide-toi, le ciel t’aidera. »

En tout cas il ne s’agit pas de compter sur le gouvernement car la mode des primes n’est pas encore établie. Néanmoins Héras Richard a raison d’avoir foi en ce coin de pays. L’avenir prouvera que ses espoirs reposaient sur du solide. D’ailleurs le colon le moindrement averti se rend tôt compte qu’il ne saurait rencontrer en Abitibi sol plus avantageux que celui des rangs 6 et 7 du canton Palmarolle. Ce noyau est né viable: il vivra.

Peu à peu les pionniers voient se monter autour d’eux les services destinés à leur rendre la vie moins difficile. C’est ainsi qu’Héras Richard a ouvert en 1920, dans son camp en bois rond du lot 33 du rang 7, le premier magasin du canton. Il vise à accommoder d’abord ses engagés. A l’été de 1921 M. Richard ouvre aussi la première scierie. Palmarolle comptera avant longtemps deux autres moulins à scie: ceux de Maxime Côté et Alphonse Leclerc, bâtis tous deux en 1924; tandis que ces derniers fonctionnent pour fins commerciales, la scierie Richard dessert surtout les colons.

C’est encore monsieur Richard qui, en 1922, effectue par contrat le déblaiement du chemin La Sarre-Palmarolle, d’abord un portage; il s’écoulera trois ans avant que l’on y circule en voitures roulantes, mais avec combien de difficultés au début. Pendant quelques années encore ensuite, le transport lourd en été se fera par eau, même si le pont couvert du village est bâti depuis 1923.

Comme il arrive dans nos campagnes, les magasins poussent drus à Palmarolle. Le 7 avril 1923, J.-A. Michaud, de La Sarre, ouvre à son tour un magasin à un demi mille de l’embryon de village et en confie la gérance à Guimont Roy. Devant le succès obtenu, M. Michaud fonde un second commerce mais au village cette fois; Henri Hamelin, de la rivière Calamité, s’en voit confier la direction. En novembre de 1923 encore Adolphe Paradis inaugure de son côté, dans un camp en bois rond, une épicerie. Ce local deviendra par la suite la boutique de forge. Et l’ère des magasins se continuera. En 1924, Raoul Gagnon ouvrira un poste dans la propriété Amédée Bernier au sud-est du pont. Plus tard, il poursuivra son négoce dans une maison acquise de J.-A. Michaud. Ainsi, dès cette époque, les résidants de Palmarolle sont en nombre suffisant pour intéresser les gens du commerce.

Plus tard, Adrien Nicol ouvrira un garage et vendra des autos. Eugène Labonté fondera et opèrera une meunerie, les Gagnon un garage, puis une boulangerie ainsi qu’une beurrerie naitront, sans énumérer tous les autres petits commerces qui suivront. 

Source : Gérard Ouellet, Hier à Palmarolle