La vie, les défis

La vie, les défis

mer, 01/05/2019 - 08:16
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Aujourd'hui, je partage avec vous une parcelle de ma vie. J'ai le goût d'écrire sur les motivations de la vie, particulièrement celle au travail. Cette partie de notre vie qui est en fait «un gros morceau».

Je dois l'admettre, je suis de celles qui aiment leur travail, mais qui ont aussi besoin de se surpasser. Probablement que ma mère, passionnée de son travail d'enseignante à la maternelle, et mon père qui «carburait» aux relations publiques, sont des modèles qui ont fait de moi qui je suis.


Aussi loin que je me rappelle, je suis de celles qui aiment dépasser leurs propres limites et le monde du travail n'y échappe pas. Pour y parvenir, je ne peux le faire seule, mais bien grâce aux gens qui m’entourent.
En mars dernier, j'ai vécu ma dernière journée «formelle» au sein du programme jeunesse. Bien oui, particulièrement pour la DPJ comme ont le vulgarise. Une vingtaine d’années à y travailler au sein d’un gang dévoué. Je salue et remercie le cœur au ventre de mon équipe et celles des autres en régions. Ces équipes qui offrent le meilleur d'eux même pour aider et supporter des familles en besoin d'aide, voire jusqu'à la détresse.

 

Le type de travail que j'ai accompli fait très peu souvent les manchettes pour ses bons coups. Pourtant, des progrès dans les familles vulnérables, il y en a. Des enfants remplis de résilience, il y en a. Des enfants qui réussissent à concrétiser leurs projets personnels malgré les embûches, il y en a aussi. L'intervention sociale auprès des familles en difficultés, ce n'est pas simple. Toutefois, il y a fréquemment de l'espoir auquel il faut être en mesure de s'accrocher pour qu'elle devienne réalité. Après 20 ans dans ce milieu, je suis arrivée à une étape de ma vie professionnelle où il m'est possible de constater nombre de réussites. C'est toujours un plaisir d'entendre le récit de certains et surtout de constater leur victoire.

 

Ce n’est pas sans avoir la larme à l’œil que je prends une autre direction. Cette décision a été longuement réfléchie. Une réflexion à l’image du sportif qui tire sa révérence au pic de sa forme. Ce passage fait partie d’un processus de développement professionnel. 

 

Certes, le travail en milieu jeunesse est exigeant et il me manquera. Évidemment, des gens de cœur (collègues, direction et clientèle) m’ont forgée comme professionnelle et je les remercie tous. 
Pour sûr, étant une femme tissant des relations, je sais que ce ne sera pas facile. Merci à ceux et celles qui m’ont donné le goût de travailler en jeunesse. Merci aux familles de m’avoir permis de les aider et de les accompagner malgré  nos positions différentes. Merci aux collègues côtoyés au fil des années. Merci à mes différents supérieurs d’avoir cru en ce que je suis et m’avoir donné le goût de relever des défis. Je laisse la place à la relève et sachez que ce travail est gratifiant.

 

Je poursuis mon voyage professionnel. Je nagerai dans une nouvelle mer. J’apprendrai encore et encore, comme j’aime tant le faire. J'espère pouvoir faire une différence dans la vie de gens vivant d'autres types de problèmes. Une nouvelle direction, un nouveau rôle, de nouveaux défis. Notre vie professionnelle, il faut aussi s'en soucier. Il nous faut y trouver la gratitude dans nos propres gestes sans attendre des autres. Il faut d'abord se reconnaître dans qui nous sommes.

 

L'intervention sociale est souvent «diluée» dans la panoplie des services offerts dans notre système de santé et de services sociaux. Ce texte se veut simplement une reconnaissance et une valorisation de l'intervention sociale au sein de notre société. De faire aussi découvrir que les professions s'y rattachant sont intéressantes et permettent aussi de se dépasser.